samedi 31 décembre 2022

Vieux loups de mer : Séance n°3 du samedi 17 décembre 2022

Proposition d'écriture n°3 :

Vous êtes auteur ou autrice de polars. Noël approche et vous vous préparez tranquillement à partir en vacances, le cœur léger après une année de labeur. Quand tout à coup, survient un événement inattendu : un coup de téléphone de la rédactrice du plus grand quotidien de France. Elle vous supplie de lui écrire un conte de Noël contre une rémunération exceptionnelle.

Extrait de "Le Noël d'Auggie Wren" - Paul Auster

Un Noël pas comme les autres - Angèle (18 ans)

Lyon, 20h, veille de Noël.

Dans une luxueuse maison à la limite de la ville, deux familles voisines se retrouvent pour cette fête de fin d'année. Christophe, l'occupant de la maison, travaille avec Pierre depuis des années dans la grande banque de la ville. Ils sont devenus proches et passent le réveillon de Noël ensemble depuis cinq années. Leurs femmes et enfants se connaissent et s'apprécient fortement. Mais cette année, le soir de Noël sera mémorable... 

20h30, le dîner commence. La famille de Christophe se met à gauche de la table et celle de Pierre à droite. Un rituel qu'ils ont instaurés pour quand même garder une certaine limite entre eux. Bien qu'ils soient proches, les repas comme cela peuvent vite basculer avec les discussions sur la politique...

23h00, le dîner est fini et c'est l'heure d'ouvrir les cadeaux. Ce moment le plus festif, enchante les petits comme les grands. Après l'ouverture des cadeaux des enfants, laissons place à ceux des adultes. Pour Christophe, cette fête est assez dure cette année... Il y a deux semaines, il a perdu sa femme dans un meurtre et on a toujours pas trouvé le coupable. Lorsque arrive son tour d'ouvrir son cadeau, il le fait à contre cœur en pensant à la joie qu'il aurait eue si elle avait été là... Et son cœur s'arrêta. Une écharpe. Mais pas n'importe quelle écharpe. L'écharpe de sa femme. Imbibée de son sang. Il ne peut plus bouger, scotché devant ce bout de tissu. Comment cela est-il possible ? Il regarde ensuite tout le monde. Qui a pu faire ça ? Il se lève, sous les regards interrogateurs du monde qui l'entoure et sort dans la nuit glaciale sans manteau, laissant son cadeau derrière lui. Son fils, Tom, lui court après. Laure, sa fille, décide d'aller voir le cadeau de son père et n'en croit pas ses yeux. L'écharpe de sa mère, elle la connaît bien. Elle regarde sa famille puis la famille de Pierre et décide de montrer à tous le cadeau. "Qui a fait ça ?" demande-t-elle. Personne ne répond. Elle fixe chaque paire d'yeux à la recherche d'un indice mais certains détournent le regard. Cette nuit-là, elle va tout faire pour découvrir qui a tué sa mère. 

 

 

Sans titre - Bérénice (15 ans)

La période de Noël approche à grands pas, me dis-je, avec ennui et mécontentement.

Car une chose dont j'ai horreur est cette surconsommation habituelle de cadeaux, ces lumières rouges, vertes et blanches qui font mal aux yeux et ce vieillard décrépi avec sa fausse barbe blanche qui est accompagné de ses 9 rennes. En gros, je hais Noël ! On pourrait croire le contraire à cause d'un de mes best-sellers intitulé "Meurtre de Noël" mais je ne vois aucune raison à apprécier cette fête. A la base, j'avais même choisi cette période là pour que des choses horribles arrivent pendant ce temps adulé par la population. Mais, je ne suis pas comme la population traditionnelle. Je suis un auteur de romans policiers dérangeants qui éprouve une répugnance incontestée pour Noël. Comme chaque fin décembre, j'avais prévu de m'isoler dans ma maison dans le sud de la France protégée de toutes les vagues noëlesques possibles. Puis, je reparaîtrai quelques jours plus tard après que leur fièvre se soit estompée. mais tous mes plans furent chamboulés par un événement inattendu. Le 19 décembre, le jour du départ, le téléphone sonne, je décroche et demande qui c'est. Une voix féminine affolée me répond.

- Oui, bonjour. Je suis la rédactrice du journal Le Monde. Je suis vraiment désolée de vous déranger pendant les vacances de Noël mais nous avons absolument besoin de vous ! Alors je vous explique la situation. Notre auteur de nouvelles devait écrire un conte pour les fêtes qui arrivent. Le problème est qu'il a mangé une bûche de Noël avariée dont le numéro de lot a été rappelé un jour plus tard. En ce moment, il est hospitalisé pour intoxication et ne peut plus rien faire puisqu'il est inconscient.

- Ah bah bravo Noël ! me dis-je ironiquement.

- Mais, vous vous demandez sûrement pourquoi je vous appelle.

- J'avoue que je me posais la question, lui répondis-je.

- Eh bien, monsieur, nous avons besoin de que vous nous portiez secours. Pourriez-vous nous écrire un conte de Noël urgemment ?

Je reste bouche bée à sa demande.

- Allo ? Vous êtes toujours là ?

- Je ne pense pas pouvoir vous... commençais-je.

- Ah, j'ai oublié de vous dire que nous vous paierons 3000 euros. Nous vous offrons une telle somme car nous savons que vous êtes un auteur renommé et que vous devez être un expert de Noël puisque vous avez écrit "Meurtre de Noël". Alors, vous êtes d'accord ?

3000 euros ?! La somme résonne intensément dans ma tête depuis qu'elle l'a énoncée. Mais, impossible que j'accepte. Noël est abject ! je vais lui dire non.

- D'accord, je vais le faire. Avez-vous des consignes particulières ?

- Oh merci beaucoup ! Nous vous devons une fière chandelle. Les seules conditions sont que vous devez nous l'envoyer le 23 décembre au plus tard, soit dans 4 jours et que l'histoire soit réconfortante et joyeuse. merci beaucoup encore ! Votre cerveau doit être en ébullition créative donc je vais vous laisser. Encore merci !

Elle raccroche. oui, elle avait raison. Mon cerveau est en ébullition mais il est désespéré ! je crie intérieurement. Comment ai-je pu accepter et surtout comment vais-je faire ? Une histoire réconfortante et joyeuse ?! Je ne connais pas ce genre de récit. dans l'espoir d'une partie créative inconnue de mon cerveau, je commence à écrire. mais, les brouillons raturés et les feuilles jetées s'enchaînent. La poubelle se remplit au fur et à mesure et les jours passent. 19, 20, 21... le 22 décembre arrive. Cela fait 3 jours que je n'ai pas mangé et je ne carbure qu'au café. Mon corps est fatigué et mon cerveau est à sec. je me décide de sortir pour m'aérer la tête et je vais au centre commercial pour manger un bout. Je m'assois sur un banc, le banc le plus éloigné de leur immense sapin de Noël et de leurs lumières tricolores. Je vais devoir les rappeler, me dis-je dépité de n'avoir pas réussi. Quand soudainement, un petit garçon de 9-10 ans s'assoit à côté de moi.

- Vous semblez très seul, me dit-il avec un air triste.

- Laisse-moi veux-tu ! Où sont tes parents ?

- Ils sont en train de prendre des photos avec ma petite sœur et le père Noël.

- Pourquoi tu n'es pas avec eux ? Tu ne voulais pas en faire ?

- ça ne m'intéressait pas plus que ça... Vous faites quelque chose de particulier pour Noël ?

- Je n'aime pas Noël, lui répondis-je agacé.

- Je n'aimais pas forcément Noël non plus. Mais maintenant, j'ai trouvé quelque chose qui a fait que j'apprécie un peu plus aujourd'hui.

Je le regarde avec des yeux étonnés.

- C'est vrai ? Tu n'aimais pas Noël ?

- Non, pas tellement.

- Qu'est-ce que tu aimes alors ? les cadeaux au pied du sapin richement décoré ?

- Je n'aime pas plus que ça.

- Alors, c'est le père Noël avec son traineau et ses rennes ?

- Non plus.

- Peut-être le délicieux repas et les tonnes de chocolat fondant et moelleux ?

- Pas spécialement.

- Alors, qu'est-ce que tu aimes dans cette fête ? je lui demande avec surprise et curiosité après ses différentes réponses.

Il me regarde intensément puis me dit.

- Selon moi, l'essence de Noël n'est pas de manger un bon repas ou de s'acheter une multitude cadeaux. Elle n'est pas non plus dans l'adoration portée au père Noël. Je pense qu'elle est dans le fait de pouvoir être ensemble. Noël est un moyen de profiter de sa famille au complet. Je vais vous donner un exemple. ça fait des années que je n'ai pas vu mes grands-parents car mes parents s'étaient disputés avec eux. J'étais très proche d'eux et que je passais beaucoup de temps en temps avec eux. J'étais plus petit à l'époque et donc je n'ai pas besoin de souvenirs de ces moments passés avec eux. Et j'ai appris qu'ils venaient pour les fêtes de fin d'année. J'étais tellement heureux de pouvoir les voir que j'ai commencé à espérer que Noël arrive plus vite alors que cette fête m'agace d'habitude. Je compte les jours qui nous séparent de Noël avec excitation et enthousiasme ! Jamais mes parents ne m'avaient vus aussi ravi à l'approche de Noël. Donc, je crois que beaucoup de gens aiment Noël pour les cadeaux et les autres choses que nous trouvons inutiles mais une grande partie attend Noël pour se retrouver.

Je l'observe, intrigué et émerveillé.

- Ah, mes parents arrivent. J'espère que comme moi vous trouverez une raison pour vous faire aimer un peu plus Noël ! Au revoir ! me lance-t-il avec un sourire plein d'affection. Je rentre chez moi. je m'assois à mon bureau et je commence à écrire.

 


Pour qui est-il ? - Keryan (14 ans)

Que veulent-ils ? Noël est exactement le contraire de ce que je sais faire, de ce que j'aime : la mort, violente et douloureuse. En premier, ce que je pense le plus facile pour un conte, le tire. Lequel prendre ? Un titre basique ? "Le père Noël disparu" ? Non, on en voit trop. Peut-être "Un décembre sans le 24" ? Trop mystérieux, il serait sans doute pour un petit lectorat de six ans au maximum. je pense que je vais prendre "Pour qui sont-ils " ? peut-être un peu dur... Après tout, ils ne m'ont pas dit de faire un grand texte bien écrit... personne ne sait d'où il vient même si j'ai ma petite idée... le diable.

- Que fais-tu malheureux ? Le diable ? Sais-tu qu'il est l'incarnation du mal, le contraire de Noël ? Dis plutôt qu'il vient d'un petit garçon pauvre qui vit dans la rue !

Elle a raison comme d'habitude. Voilà le début.

"Celui-ci venait d'un endroit inconnu parmi tous les autres, il aurait pu passer inaperçu: l'enfant demande une couverture avec des nounours dessus". Bon. Ce n'est pas incroyable mais c'est comme tous les contes, nul. En y regardant de plus près, on pourrait se demander pourquoi une couette ? Les enfants demandent un jouet pour s'amuser mais pas lui. J'y suis ! Quelque chose que je sais bien décrire : le vol ! On aurait pu remarquer la présence d'aluminium dans la couette. il peut tenir chaud, c'est vrai mais surtout permet de brouiller les capteurs des magasins pour mieux voler...

- STOP ! Ce n'est pas Noël ça ! Tu n'y connais donc rien ! Noël c'est la joie pas le vol !

OK. Je change.

On aurait pu remarquer sur la lettre, une écriture tremblante et que l'encre du stylo (le père Noël les connait tous) utilisé le moins cher, il a aussi utilisé une technique spéciale pour faire durer un maximum celui-ci comme si il était pauvre. Bien. J'ai mon début mais il faut que je rajoute du vocabulaire de Noël comme lutin etc...

"Les lutins se rassemblèrent autour du père Noël assis sur son divan. Ils se demandaient à qui appartient la lettre. le pauvre enfant...

- Bon, commença le père Noël, on va tous partir le chercher et lui offrir de venir chez nous, au chaud !

Le travail d'investigation commença. Comme ils avaient tout empaqueté à l'avance, il leur restait une dizaine de jours.

- C'est bien mais il faut que tu changes quelques mots et parle un peu du père Noël, des rennes et fais-lui lancer des exclamations comme "on y va" !

J'ai compris. Mais je ferais des modifications plus tard.

" Le père Noël monta sur son traineau. Les rennes rassasiés étaient prêts à partir, il lança donc "C'est parti" à la cantonade quand mère Noël l'arrêta.

- Tu ne peux pas partir avec ton traineau ! Tout le monde te reconnaitra !

Il partit donc en avion privé et en costard cravate. Il fit le tour de la terre : la lettre était rédigée en anglais, cela semblait normal que l'écrivain de celle-ci soit dans un pays anglophone... Il se rendit donc en Angleterre. Il y passa un jour entier à chercher, se ralentissant à chaque fois par sa longue barbe sur laquelle il marchait. il traversa les villes mais ne trouva personne répondant à ses critères : garçon qui aurait l'air fatigué, triste quand un garçon fatigué mais pas triste le reconnu :

- C'est vous ? le père noël ? Je voulais justement vous parler.

- Qu'y a-t-il ? Fais vite.

- Je vous ai envoyé une lettre mais je n'ai pas mit mon adresse.

- Ah et qu'as-tu demandé ?

- Comme j'ai froid, j'ai demandé une couette.

C'était lui qu'il cherchait depuis tout ce temps. 

- Où habites-tu petit ?

Il avait l'air gêné.

- Je.. Je ne sais pas

- Alors viens ! Je vais te montrer la future chambre du petit garçon et organiser une grande fête pour fêter ça.

Sur les tables, il y avait toute la nourriture que l'on voulait, des bûches, du canard, faisant l'émerveillement de l'enfant. Un noël de plus, aidant les enfants dans la rue.

"J"aime bien la fin" !


Le lutin du bonheur à la bonne heure - Timéo (14 ans)

Il était une fois, une petite fille qui vivait avec son père et son frère. Sa mère était décédée dans un accident de voiture. La petite famille vivait dans la misère : le père avait à peine un travail et l'argent manquait. Pour la petite fille, Noël était la pire fête car elle n'envoyait plus de lettre au père-noël depuis la mort de sa mère. Le monde de cette famille était bouleversé à jamais. Mais un jour, le père-noël se demanda pourquoi il ne recevait plus de lettre de leur part et envoya un de ces 1481 lutins en expédition. Celui-ci s'appelait Goutchou. Il était très timide et restait souvent avec le père-noël lorsqu'il apprit qu'il devait partir. Il prit son courage à deux mains et grimpa sur le dos d'un bébé rennes volant. Lorsqu'il arriva à la maison de la petite famille, il comprit de suite le problème de leur situation familiale et décida de prendre un paquet cadeau, de s'enfermer dedans et de se poster devant le sapin. Le lendemain, quand la petite fille se leva, elle découvrit avec surprise le cadeau et se précipita dessus pour l'ouvrir. Ce fut avec stupeur qu'elle découvrit le lutin immobile comme une statue. Elle s'en empara, couru voir son père et dit : " Regarde papa on a reçu un nain de jardin". Le père se leva, mit ses lunettes et examina le lutin puis il s'exclama : "Quelle chance, le père noël veut nous faire plaisir avant le noël qu'on ne fêtera pas". Goutchou toujours immobile, entendit ces paroles et réfléchit. Il avait un plan ! Le soir, la petite fille posa le lutin près de son lit et s'endormit. Pendant la nuit, le lutin examina les pensées de la jeune fille puis remonta la cheminée et repartit vers le royaume de Noël. Arrivé sur place, le lutin annonça la situation de la famille et ce qu'il avait vu dans les rêves de la petite fille. Le père noël bouleversé par cette annonce utilisa l'ensemble de ses lutins pour créer un cadeau énorme pour la famille : une étoile. Car l'étoile est un astre qui prodigue une lumière que seule l'âme d'une personne peut ressentir. Le 25 décembre au matin, le cadeau n'était toujours pas fini. Vite, vite, vite les lutins se dépêchent mais ils n'achevèrent que le soir. Alors pour s'excuser du retard, le père noël décida d'apporter le cadeau lui-même. Lorsque la famille vit le père noël avec le cadeau et qu'ils l'ouvrirent, une lueur apparut dans leurs yeux, une lueur d'espoir et de bonheur. Ce noël-là fut le plus beau de toute leur vie.

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