Proposition d'écriture n°3 : inspirée du calendrier de l'Avent...
Fermez les yeux. Imaginez que vous flottez calmement dans l'obscurité. Tout à coup, au loin, des lumières apparaissent. Vous vous rapprochez lentement et vous commencez à distinguer dans ce scintillement, un grand mur doré qui sent bon le pain d'épices. Et puis, plein de petites portes numérotées… Vous êtes irrésistiblement attiré.e ! Racontez-moi la suite et donnez-lui un titre.
La fête des sens - Gabriel (14 ans)
Je ne vois rien mais je sens tout. Autour de moi tout brille, scintille… ça file, c'est une ronde, un tourbillon qui m'entraîne joyeusement. Les paupières closes, j'entre dans la danse. La magie m'emporte, son éclat me tend la main. Je papillonne, je m'abandonne, je le sens. Oui, je la sens la merveilleuse odeur qui chatouille doucement mes narines. Elle m'attire vers elle… je veux la suivre. Je flotte toujours, la foule des lampions m'entoure, m'impose sa folie. La danse continue, la musique est vive, je l'entends jusque dans mon cœur qui bat son plein. Je ne vois rien et j'ai perdu toute notion du temps. Je me suis entièrement abandonné à cette magie aveuglante. Et puis tout à coup, plus un bruit. L'orchestre s'est tu et je devine autour de moi l'éclat vigoureux de la lumière se diluer progressivement dans l'obscurité. Elle s'efface doucement, me laissant seul, flottant encore bel et bien. Je ne vois rien. Je n'entends rien. Mais elle est là, l'odeur, elle reste mon guide sur le chemin. Je me retourne, aperçois le mur doré tout proche. Majestueux, il se dresse devant moi, brille de mille feux. Tout en haut, là, une porte s'ouvre… C'est la première et arbore fièrement son petit numéro. Elle s'entrouvre, timide et par l'entrebâillement, je la distingue, la lumière, la magie qui m'attend, perchée, les bras ouverts… Je m'élève alors, un courant me pousse, me tire, m'emporte vers le haut. j'ai confiance, je me laisse aller et puis je plonge à l'intérieur. Je ne vois rien mais je sens. Dedans, je retrouve enfin le tourbillon joyeux qui m'accompagnait… Et puis, mes papilles se réveillent. Elles sortent du sommeil, elles vibrent. Hmm...C'est bon ! Partout dans ma bouche, le goût me fait frissonner de bonheur. Il est puissant et tout mon corps paraît s'animer alors… je descends petit à petit. Mais le goût du chocolat ne me quitta pas quand j'ouvris les yeux et quand le bout de mes chaussons toucha le parquet du salon…
Les portes du néant - Héloïse (14 ans)
Il ouvrit doucement les yeux, les paupières lourdes. Autour, c'était le néant. Tout n'était que vide désolant et noir total. Il flottait calmement dans l'air comme allongé. Il se releva et chercha des yeux un signe, un élément qui lui disait qu'il était au bout de sa quête. Et au bout de quelques instants, ses yeux furent soudain aveuglés par un fort scintillement au loin. Un sourire se forma sur son visage et il marcha d'un pas assuré vers une curieuse lumière, jusqu'à le voir. Le mur, le grand mur doré qui avait une délicieuse odeur de pain d'épices était devant lui. Il peinait à contenir sa joie, encore plus quand il vit 24 petites portes numérotées peintes en rouge. Depuis des siècles, on raconte que chaque petite porte du mur doré sentant le pain d'épices contenait un trésor immense et qui s'offrirait à quiconque l'atteindrait. Depuis des années, il cherchait désespérément à trouver ce lieu dont il était persuadé que ce n'était qu'un mythe. Et voilà qu'il était là, devant ses yeux. Il avança jusqu'à la première porte, ornée d'une poignée dorée. Lentement, il poussa le battant ne pouvant plus attendre de s'emparer de ces richesses. Mais à l'intérieur, il n'y avait rien. Pas un son, pas un murmure, pas une trace de couleur. Juste le néant, ce néant immense qui semblait ne jamais prendre fin. Il entra dans la pièce à la recherche d'un signe, du trésor. De quoique ce soit d'autre que le vide autour. Il resta là, une, deux, trois peut-être même dix heures à avancer, à chercher une issue mais rien. Il ne trouvait même plus la porte d'entrée. Il était piégé dans cette prison de ténèbres, piégé dans ses rêves de richesse s'écroulant soudainement comme un château de cartes, piégé dans son propre esprit. Mais plus les heures passaient, plus la peur de ne jamais ressortir lui tiraillait le ventre. Il finit par s'allonger, épuisé d'avoir tant marché. Tout lui revenait en tête comme un film. Ses recherches, ses découvertes. Et soudainement, un poème lui revint en tête, un poème qu'il avait trouvé pendant ses recherches :
N'avance pas, cœur plein d'avidité
Les portes rouges n'ont rien pour te combler
Seul un regard pur peut en percer le mystère
Les intentions troubles n'y trouveront que le désert
Le poème était vrai. Et il avait été suffisamment stupide pour l'ignorer et descendre toujours plus bas sur le chemin de son avidité. Des larmes coulaient sur ses joues, il ne souhaitait même plus se relever. Était-ce ici qu'il finirait ? Pour l'éternité ? A ce moment la mort aurait été comme une amie l'enlaçant et le réconfortant. Mais il savait que la mort ne pouvait atteindre ce lieu. Lui seul avait pu s'y rendre. Il était condamné à rester ici éternellement. Ainsi, il comprit que les portes rouges n'étaient pas un trésor à prendre mais un piège à âme pour ceux qui osaient s'y égarer. et il était piégé. A jamais.
Le dilemme - Mélina (14 ans)
Vous ne pouvez pas retourner au flottement. Le mur exerce une attraction trop forte sur vous. Et les portes prennent une place énorme dans votre cerveau, mettant votre curiosité en marche. Vous les comptez d'abord et vous obtenez le chiffre 24. Vous comparez ensuite les portes : la 12 et la 7 font la même taille mais la 22 est deux fois plus grosse que la 4. Vous vous demandez "est-ce si grave d'en ouvrir 1 ou 2 ? Vous commencez à bien réfléchir, en vous disant que vous n'avez qu'une chance. Vaut-il mieux tirer les portes dans l'ordre ou bien de la plus grosse à la plus petite ? Ou encore commencer par la première ? Ou par la 24ème ? Commencer par la première est le choix le plus raisonnable mais la 13 est tellement plus grande… Peut-être que la plus petite renferme un trésor incroyable ! Mais derrière la porte, il peut aussi y avoir un bateau de pirates ou une voiture de courses ? Vous décidez d'être honnête et choisissez la porte 1. Vous la poussez mais la porte ne cède pas. Vous ne vous démontez pas et vous la tirez plus fort et elle s'ouvre avec un grincement. Et puis là, vous entendez une voix crier : "Mais lève-toi vieille marmotte, on est le 1er décembre ! Viens, on va ouvrir le calendrier de l'Avent" !
Son hHistoire - Elsa (14 ans)
Il était une fois, une très vieille femme qui vivait dans une toute petite maison, au milieu d'un tout petit village. Elle avait un nom et un prénom bien entendu, mais au fil du temps, les gens du village l'avaient oubliée. Ils l'appelaient par des surnoms : la vieille, l'autre, etc... Mais certains, les anciens ou bien les amateurs d'histoires, l'appelaient autrement. Ils disaient que c'était "celle qui savait tout". Elle avait tout vu, tout entendu. Elle avait soigné les blessés pendant la 1ère guerre mondiale, avait été dans la résistance pendant la seconde, avait crié et chanté au moment de la chute du mur de Berlin, visité l'exposition universelle, assisté au premier vol en avion, manifesté pour le droit de vote des femmes. Et puis un jour, on découvrit sa maison complètement vide. Personne n'a vraiment posé de questions. Ils l'ont laissée tranquille. Désormais "celle qui savait tout" attendait. Elle dérivait lentement dans le noir vers l'immense mur doré. Vers ses portes qui l'attendaient. Elle s'est arrêtée devant l'une d'elles, la numéro 284. Elle l'a ouverte délicatement et a déposé doucement son histoire dans la case dorée. Puis elle est repartie. Voilà, c'est la fin de l'histoire. Enfin, de l'histoire de "celle qui savait tout" parce que l'Histoire avec un grand H, elle, si vous voulez la connaître, il faut ouvrir toutes les portes et lire chacune d'entre elle. Sur ce, je m'en vais, je suis pressé, j'ai d'autres récits à conter.
Les portes - Emile (14 ans)
Dans ce mur, je compte les portes. Il y en a 24. Je décide d'ouvrir la première. Elle est faite de simples bâtons attachés entre eux par un peu de ficelle. Je la pousse, elle s'écroule. Une petite salle sombre et sale se trouve derrière. Il y a un objet posé sur une pierre. Je le ramasse, c'est une clef. Je sors de la salle et me dirige vers la porte numéro 2. Cette porte est faite de vieilles planches clouées entre elles. Celui qui l'a faite ne s'est pas appliqué car il y a du jour entre elles. La salle derrière est poussiéreuse et il y a des toiles d'araignées au plafond. Une seconde clef est posée sur une petite table branlante. Je la prends et pars en direction de la porte suivante. La porte est toujours en bois mais un beau bois qui a été entièrement lissé et elle a même été sculptée. Comme pour la porte précédente, je rentre la clef dans la serrure et la porte s'ouvre. Contrairement aux deux salles précédentes, celle-ci est propre. Sur une jolie table faite du même bois que la porte se trouve encore une clef. La porte suivante n'est rien d'autre qu'un gros bloc de pierre, taillé grossièrement avec une serrure au milieu. A l'aide de la clef, je la fait pivoter et rentre dans la 4ème salle. Je me croirais dans une grotte. Des stalactites pendent au plafond et des stalagmites dépassent du sol. La clef suivante est posée sur l'un d'eux. La 5ème porte est elle aussi un bloc de pierre mais celui-ci a des angles bien droits et il est joliment poli. Les murs, le sol ainsi que le plafond ont été polis avec le même soin. La clef est là sur une étagère dépassant d'un mur. La salle suivante est protégée par un bloc de pierre mais rien à voir avec les précédents : il est magnifiquement sculpté, tout comme les murs de la pièce derrière lui. La clef est posée autour de la main d'une des statues. L'accès à la prochaine salle est barré par une porte en verre, opaque et ondulée. Les murs et le sol sont faits de la même matière. La clef est posée par terre. Toujours en verre, la porte suivante est lisse et je vois à peine à travers. Cette fois encore, la clef est posée à même le sol. La porte suivante est faite de la même matière que les 2 précédentes mais elle est complètement lisse et transparente. Je ramasse la clef. Et chose étrange, je vois le vide sous mes pieds…