mercredi 4 mai 2022

Vieux loups de mer : Séance n° 4 - samedi 22 janvier 2022

Proposition d'écriture n°6 : le p'tit bal du samedi soir

Écoutons un morceau de musique. Laissez-vous emporter par le rythme, laissez venir à vous les images. Ces images seront peut-être fixes, en mouvement, en couleurs, en noir & blanc. Il y aura peut-être des personnages ou pas. Restez descriptifs en évitant les dialogues et trouvez un titre !

 

Le p'tit bal du samedi soir - piste 2

2.23 - Anaïs (12 ans) 

Ce titre est la durée de la chansonnette. 2 min 23 de rigolade. 2 min 23 d'orgue de barbarie et pourquoi pas d'orgue de fantaisie ? 2min 23 à regarder la danseuse en tutu rose, vert et orange et surtout à regarder son partenaire danser comme un fou. 2mn 23 au "P'tit bal du samedi soir" pour oublier les soucis, se faire des amis. 2min 23 de plaisir pour 6 jours de travail. Bah oui quoi, ce sont les seules minutes de pause de la semaine ! 2 min 23 à la guinguette, si bondée de la fête. A bavarder, à papoter, à danser, à manger. 2 min 23 assis sur un tabouret, à faire tourner une manivelle et à réussir à s'ambiancer. 2 min 23, ce nombre ne vous quitte plus. Certains sont venus JUSTE pour cette chanson et ont mit 2 heures à se préparer. D'autre sont là pour se rencontrer ou pour se poser, s'amuser. Moi, oui moi, la personne qui vous parle depuis le début, je passe les meilleures 2 min 23 de ma vie. Cette chansonnette vient juste de sortir et je n'ai déjà d'yeux que pour elle. Elle est unique et le musicien le sent bien, elle est magnifique et la danseuse le sait, elle est fantastique et le public la partage en souriant, en dansant, en buvant, en vivant ! 2 min 23 de vie.

 

Le bal du Moulin de la Galette - Bérénice (14 ans) 

Les rues sont vides par cette fin d'après-midi de printemps. Un vieil homme porte une boîte colorée et une chaise pliante jusqu'au Moulin de la Galette. Alors, il pose sa chaise sur le trottoir de la place, sort de sa boîte un petit orgue de barbarie dont les couleurs peuvent rivaliser avec celles de l'arc-en-ciel. De sa main frêle, il commence à tourner la manivelle. La musique, douce, au départ, s'élève dans tout le quartier et les gens arrivent. Ils se sont habillés chiquement pour danser. les femmes portent de belles robes à motif et les hommes ont mis leur chapeau de canotier. Ils s'avancent sur la piste de danse improvisée, cherchent un ou une partenaire et dansent sur la musique festive. La fête bat son plein. Les danses s'enchaînent entre cavaliers et cavalières. Les verres aussi. Les gens mangent et parlent de tout et de rien. La joie est au rendez-vous. C'est dans cette atmosphère qu'une tout jeune peintre français peindra l’œuvre de la sa vie !

 


L'instrumentiste - Charlotte (15 ans) 

Qu'est-ce qu'il pouvait faire froid ce soir ! Si ça continue comme ça, ses mains vont geler sur place. Ah, voilà une cliente, elle sourit, elle va donner une pièce. Ah non. Encore une, trop radine pour payer son bonheur. Ah un gamin tient. Une pièce. Pour une fois que ce n'en est pas un, le nez collé à son téléphone. Et c'est reparti pour une chanson. Qu'est-ce qu'il donnerait pour des marrons chauds et un Fanta ! Oui oui, c'est ça monsieur, en attendant tu payes pas. Qu'est-ce qu'ils avaient tous ces gens, à sourire, en le voyant tourner la manivelle. C'était la vue de l'orgue peut-être ? Cet instrument trop vieux pour ce siècle. Bah, il faut bien gagner sa croûte. Avant, on dansait quand on l'écoutait. Maintenant, ils affichent tous un même sourire béat. Pathétique. Oh un vieux tiens. Lui c'est sûr, il doit être vraiment heureux d'entendre un orgue de barbarie. Il a dû danser au rythme de ses notes. Il s'assoit en face. Ah qu'est-ce que c'était bon de voir des gens heureux. Mais, il pleure... Si si, il pleure. Une larme coule sur sa joue sèche tandis qu'il fixe la manivelle de l'orgue. Qu'est-ce qui peut bien le rendre triste comme ça ? Ah, encore un qui a trop aimé la vie pour tout voir partir. Quels mystères l'habitent ? Avait-il rencontré sa femme à un de ces bals ? Ou était-il simplement nostalgique de ses jeunes années ? L'instrumentiste ressent de la peine pour cet homme. Qu'est-ce que ce soit être de voir le monde avancer sans vous ? Soudain, plus un bruit. La chanson est finie. Il ne reste du vieil homme que son chapeau.

L'orgue maudit - Keryan (13 ans)

Dans un petit pays, la Barbarie, est joué un orgue plus petit et moins bruyant qu'un orgue normal mais qui était très prisé autrefois. Thomas décida de s'orienter vers cette voie pour devenir aussi célèbre que ces musiciens qu'il entendait de chez lui. Il prit le maximum de sous qu'il avait et se dirigea vers la boutique la plus proche mais ressortit bredouille : le plus petit, le moins cher, coûtait le double de ce qu'il possédait. La deuxième boutique proposait un orgue à un prix tel, qu'il coûtait moins cher qu'une demie-baguette ! Le vendeur lui avait presque forcé la main, lui expliquant qu'il ne voulait plus le voir et l'avait même proposé en cadeau ! Thomas ressortit avec cet étrange objet avec un doute sur sa qualité : un orgue si peu cher devait présenter un défaut ! Mais il vit qu'il y avait déjà une partition et décida de lancer la musique au milieu de la ville. Une musique douce, envoûtante, sortit de l'instrument. La musique monta, monta, atteint un niveau sonore tel que plusieurs personnes tombèrent dans les pommes. Mais Thomas avait beau essayer d'arrêter la manivelle, elle tournait quand même, munie d'une énergie propre. Alors il décida de le casser pour arrêter cette musique. L'instrument était si solide que des coups de pieds n'avaient aucun effet et la musique, si forte, si forte, faisait trembler les bâtiments alentour ! La musique se tut enfin, après que Thomas ait écrasé une dalle sur l'instrument. Il regarda autour de lui et vit une scène de guerre : les bâtiments s'étaient écroulés. Les seules personnes qui restaient étaient allongées, victimes d'une crise cardiaque.


La fin d'un samedi soir - Quentin (13 ans) 

Coney Island, 1970. A côté de la fête foraine, il y a une salle de bal. Anna est une adolescente normale, elle est belle, elle a de bonnes notes et on sait tous que les garçons tueraient pour être en couple avec elle. Aujourd'hui, on est samedi. Elle s'est rendue au bal et a trouvé son amoureux. Mais, au bout d'un moment, Anna en a eu marre de ce qui l'entourait. Trop c'était trop. Et pas question pour elle de suivre les autres et regarder John Travolta danser pour la fièvre du samedi soir. Elle s'est donc enfuie avec son amoureux à la fête foraine. Ils sont entrés dans l'attraction aux mille miroirs. 1000 fois après s'être cogné la tête et qu'ils se soient une nouvelle fois perdus, ils sont arrivés dans une vaste pièce vitrée. Un orgue de barbarie jouait de la musique toute seule. Et il n'y avait personne. Pour Anna et son amoureux, c'était le rêve. Bien qu'ils soient vraiment perdus, ils étaient seuls, sans grand monde qui pouvait les gêner. Là, Anna se sentait vivre, elle dansait avec ivresse. Elle aimerait rester ici toute sa vie avec son amoureux. Mais l'affreux clown derrière la vitre n'est pas de cet avis...

Le vieux cirque du samedi - Terence (13 ans) 

Quand j'étais enfant, il y avait une troupe d'artiste qui venait faire sa représentation tous les premiers samedis du mois. C'était généralement un événement très attendu. Je me souviens que mes parents m'y emmenaient souvent. L'ambiance était festive et enfantine et les spectateurs venaient pour décompresser, après leur long mois de labeur. Je me souviens notamment d'une musique jouée en permanence par un petit instrument à manivelle. Malheureusement, je finis par déménager loin de cette ville et de ce spectacle mensuel. J'en avais presque oublié quelle joie j'éprouvais, à la vue des artistes. Mais maintenant, mes études terminées et diplômes acquis, j'avais de nouveau du temps libre. Alors un matin d'un samedi de début de mois, l'envie me prit de retourner dans cette ville où j'avais grandi pour de nouveau, voir ce formidable spectacle. Je pris un hôtel, un billet de train et j'étais parti. Mais quelle fut ma déception quand je découvris en lieu et place du cirque habituel, un tas de ruines. Tout avait été abandonné, des cages aux tentes. Il ne restait plus grand chose à part les charpentes squelettiques et une ambiance de vide. Pourtant, au milieu des décombres, quelque chose attira mon attention. Il me semblait entendre une mélodie très faible, étouffée par les bruits de la ville et de la nuit. J'étais convaincu qu'elle était proche de moi. Après quelques minutes de recherche, je le trouvais : il était là, au même endroit, jouant la même mélodie enfantine que dans mes souvenirs, bien que faible et distordue. L'instrument à manivelle avait survécu à la ruine ! J'étais fasciné par cet objet, tout comme à l'époque. Je regardais la manivelle tourner toute seule indéfiniment, si bien que sans m'en rendre compte, j'avais veillé toute une partie de la nuit, aux côtés de ce vieil objet détérioré. Puis, soudain, alors que les dernières lueurs d'activité disparaissaient dans le froid et l'obscurité de la nuit, la manivelle cessa de tourner. Le mécanisme avait finalement succombé, défait par le temps. Pourtant, j'entendais toujours cette mélodie distordue emplie de nostalgie. Comment ? Le mécanisme était pourtant à l'arrêt, détruit par son ancienneté. Mais avant d'avoir pu me poser ce genre de question, j'entendis le bruit strident et répété d'un réveil électronique. Que se passait-il ? Qu'est-ce que ce cirque avait de particulier ? Puis soudain, ce fut évident. Comme une révélation. Ce cirque n'était pas réel ! Rien ici ne l'était. Tout ceci n'était qu'un souvenir déformé, se jouant dans mes rêves. A l'instar de cet instrument, mon cerveau jouait une vieille mélodie, un lointain souvenir perdu. Et sur cette réflexion, je me réveillait. Une longue journée m'attendait. Le samedi était encore loin !

 

 

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