mercredi 22 juin 2022

Vieux loups de mer : Séance n° 7 - Samedis 16 et 23 avril 2022

Proposition d'écriture n°12 : écrire à l'air libre !

Après un temps d'observation, de déambulation et d'écoute dans le patio de la médiathèque... écrivons chacun.e 3 mots inspirés par cette séance à l'air libre. Puis on tirera au sort 3 petits papiers chacun.e dont les mots devront apparaître dans un texte au genre libre. Vous lui donnerez un titre tout aussi libre !

 
 
Bérénice : oiseau - soleil - écorce

Piste de danse
La calme tempête s'était apaisée pour laisser place à un doux vent, dont le sifflement était semblable à une chanson. Les oiseaux jouaient dans le ciel bleu en chantant. Les feuilles dansaient dans le vent et les fleurs se balançaient au rythme de la musique. Les fourmis, toujours en file indienne, marchaient sur l'écorce, gaiement, ensemble. Et moi, je plaçai un miroir en direction du soleil, tel un projecteur de scène pour concentrer l'attention du monde entier, sur cette chorégraphie merveilleuse.
 &
Merveille
Sa peau dure comme l'écorce abritait des milliers d'insectes tachetés. Sa chevelure automnale aussi flamboyante que le soleil, cachait mon visage amoureux. Ses bras enlaçaient et gardaient des oiseaux enfantins, criant et jouant avec ses cheveux. 

Keryan : chlorophylle - vie - sauvage
 
Texte à venir

Quentin : soleil - statue - mélancolie

La statue
Notre histoire se déroule en Amérique en 1942. Alors que la guerre a éclaté depuis bien longtemps maintenant, un homme décida de créer une statue d'une femme représentant la liberté. A peine achevée, l'homme se fit tuer par des soldats. Et c'est alors que la statue s'éveilla. Elle bougeait, marchait, c'était comme une personne réelle. N'allez surtout pas croire que je vous raconte une nouvelle version de "Pinocchio" car la fin ne se termine pas bien. Reprenons. La statue s'en alla visiter et découvrir le monde qui l'entourait. Cela dit, les personnes qu'elle croisait étaient horrifiées. Soudainement accusée d'agression, la statue dû se cacher pour fuir les gens moqueurs et avec eux, la police et ses soldats qui étaient à ses trousses. Elle se prit des balles de pistolet mais cela ne lui faisait rien. Alors on dut sortir un bazooka et c'est là que les hommes l'exterminèrent. C'est sous ce charmant soleil d'été que l'un des plus beaux prodiges fut totalement exterminé. Trop exagéré, vous dites ? Ce n'est qu'un légende, vous n'êtes pas obligés d'y croire. Cependant, en 1945, saviez-vous qu'Hitler n'est pas mort  suicidé ? Il a été assassiné par quelque chose qui n'était pas humain. Par quelqu'un qui voulait offrir une liberté à beaucoup. En France, on l'appela la "2ème Marianne". Entre mélancolie, courage et guerre, c'est ainsi que la légende de la statue s'achève.

Paquita : plantes - silence - vent

Sans titre
C'est une boîte pas trop grande pas trop petite, où le vent s'engouffre parfois, où le soleil prend toute sa place aussi, où le silence succède aux bruits de la ville : sirènes de pompiers et rumeurs de la rue, ballon perdu et pépiements d'oiseaux, en alternance, percussions indiennes et puis tout à coup, silence... L'absence totale de couvercle permet tout cela. Il n'y a qu'à lever la tête pour apercevoir le ciel en liberté, bleu aujourd'hui, gris demain peut-être... et venu de loin, se rapprochant, le grondement sourd du moteur d'un avion, à moins que ce soit là l'amorce du tonnerre ? Pleuvra-t-il à l'intérieur de la boîte sans couvercle dont les plantes muettes, absorberont l'eau du ciel imbibé ? Alors la terre dégagera cette odeur à nulle autre pareille, humide des feuilles trempées. Et parmi ces plantes vertes, ces fleurs à couleur, ces fougères, des arbres dont l'écorce blanchâtre se détache du tronc, mince. Il perd sa peau, le tronc, il mue, il réécrit son histoire avec patience, au fil des ans, dans la boîte. Dans le cadre de la boîte, dans le secret du patio, le végétal règne à son rythme, protégé, dans le reflet des baies vitrées.

Proposition d'écriture n°12 bis : séance sauvage !
 
Rattrapage du 16 avril pour celles qui n'ont pas reçu leur dose d'écriture ;-)
 


Charlotte : statues - craque - respire
 
Lettre à Eve, à Lise et Juliette 
 
Chère Eve, 
Respire. Toi qui porte la culpabilité du monde, respire. Le jardin d'Eden n'était qu'une épreuve à laquelle il fallait échouer.
Chère Alice,
Cours. Cours dans ton jardin des merveilles et transforme les hommes du monde réel en cartes ou en chenilles. Soit curieuse, la vie est faite de mystères.
Chère Juliette,
Craque. Hurle si tu veux hurler et crie en entendant le chant de l'alouette. Personne ne peut t'enlever ton amour. Clame ton amour en regardant ton jardin. Soit Montaigu du haut de ton balcon.
Chère Eve, chère Alice, chère Juliette,
A vous qui ne pouvez rester sages statues dans vos jardins, je dis : soyez libres.
Les statues du jardin de madame Ley craquent,
Les statues du jardin de madame Ley respirent,
Madame Ley est une statue.

Rose : oiseau - vent - cacher
 
L'esprit des fleurs
 
Un soir, la veille du 1er jour d'été dans la forêt vierge, les esprits des fleurs s'activaient. Ils étaient petits, de couleur lilas et ils portaient sur leurs petites têtes des chapeaux faits en brindille et en feuilles de glycine. Ils vivaient cachés de toute forme de vie humaine. Le soir, ils allumaient les torches qu'ils nouaient sur le dos des plus grands oiseaux. Puis, les esprits des fleurs se réunissaient autour du grand arbre d'Or. Ils l'appelaient ainsi car l'arbre avait un tronc et des branches d'or. Des lianes fluorescentes étaient nouées et les feuilles et les fleurs faisaient le double de la taille des petits esprits qui tournaient autour de l'arbre d'Or. Après avoir achevé leur rituel sacré, ils repartaient tous dans des directions opposées. Certains allaient à droite et lançaient en l'air une poudre de perlimpinpin qui étaient en réalité des graines de pollen et d'autres allaient à gauche en ramassant des champignons aux couleurs variées. Quelques rares esprits allaient sur un sentier qui n'allait ni à gauche ni à droite. Ceux-là ramassaient des dents de lion et soufflaient dessus. Ils regardaient le vent emporter les petites fleurs puis ils regagnaient le petit trou où ils avaient l'habitude de dormir le jour, en attendant le soir où ils pourraient à nouveau sortir pour danser autour du grand arbre d'Or.
 

Paquita : baies vitrées - écorces - tulipes bleues

Querelle
 
La scène se déroule dans le patio d'une médiathèque, quelque part au pays de Molière. Dans ce jardin entretenu par la main de l'homme et protégé par de grandes baies vitrées impossibles à nettoyer, vit une faune discrète, composée de quelques mésanges, moineaux, d'insectes invisibles remuant bravement la terre et qui sont les véritables jardiniers du lieu. Ils constituent aussi, le cas échéant, la nourriture des gosiers affamés de nos volatiles, lesquels se retrouvent parfois aux prises avec Cartouche, le chat du quartier qui se plaît à déambuler nonchalamment entre les brindilles, les larges feuilles, les coquettes fleurs, captant l'humus discret de cette flore domestiquée jusqu'à, sans pitié, se faire les griffes sur le tronc des arbres, arrachant au passage l'écorce desséchée des bouleaux. Jusqu'ici, rien que de très bucolique me direz-vous, rien que de très normal et naturel... Oui mais. Il y a dans ce patio, des habitantes d'un genre très particulier, une bizarrerie de la nature, à moins qu'elle ne soient le résultat d'un croisement inédit d'espèces normalement incompatibles, un mariage contre-nature, une magie très ancienne... Je vois bien dans vos yeux l'étonnement, dans votre sourire l'incrédulité mais ne le niez pas, une folle envie de connaître la vérité, toute la vérité, rien que la vérité ! Je ne vous fais pas languir davantage, voici leur conversation entendue hier soir vers 19h et relatée par Cartouche :
- Ma chère, ceci est tout-à-fait improbable !
- Ne vous en déplaise, j'ai raison un point c'est tout !
- Ah ça, vraiment, vous ne méritez pas mon amitié !
- Eh bien, déménagez maintenant !
Et elles se turent, frémissantes de colère, les jolies tulipes bleues.
 
 

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