mercredi 13 juillet 2022

Vieux loups de mer : Séance n°8 - Samedi 21 mai 2022

 Exposition des dessins de Sophie Baduel à la boutique L'Intemporel, dans le cadre de l'événement annuel "Parcours - ateliers d'artistes" à Montrouge.


Proposition d'écriture n°13 :

Entrons dans L'Intemporel, cette boutique qui est aussi un lieu d'expo temporaire. Que ressentez-vous ? Comme à la maison ? Comme dans un salon ? Voyagez mentalement entre les dessins de Sophie, qui ne semblent pas identifiables dans une temporalité et le mobilier "vintage" de la boutique que l'on peut dater. Puis écrivez en vous appuyant sur vos impressions, les liens que vous imaginez entre les œuvres et ce lieu d'expo atypique. Donnez un titre qui résume tout cela.

 

Découverte des ses œuvres avec Sophie Baduel


Entrer dans le rêve - Bérénice (14 ans)

La boutique fermait à 18h et il était 18 h tapantes. Jeanne, la gérante, éteignait les lumières, rangeait certaines décorations entreposées. Alors qu'elle fermait la porte d'entrée à clé, Jeanne vit une lumière se refléter dans le verre de la porte. Elle se retourna et repéra cette lumière éblouissante provenant d'un des tableaux affichés. Elle s'approcha de la source, étendit son bras et quand son doigt effleura la toile, elle se sentit absorbée par le dessin. Jeanne se réveilla quelques minutes plus tard, éveillée par le bruit de vaisselle en porcelaine. Elle ouvrit les yeux et sentit la douceur du vent sur son visage et le parfum des cerisiers. Des linges flottaient, attachés à des cordes, elles-mêmes suspendues. Elle avança prudemment dans l'intérieur de cette maison carrée et arriva au bout du couloir. un grand rectangle blanc semblable à une porte rayonnait. Intriguée, elle marcha vers cette ouverture, éblouie par la lumière. Quand elle rouvrit les yeux, la force du vent la frappa au point qu'elle trébucha sur le sol. Une mer bleue et immense s'allongeait devant elle. Le goût salé marin remplit ses poumons et son nez. Mais une immense vague commençait à arriver. Jeanne couru jusqu'au bord de la falaise où une nouvelle porte lumineuse apparut. Elle la franchit à toute vitesse et arriva dans un couloir noir aux fenêtres éblouissantes. Elle marcha le long du couloir. Une nouvelle porte se dessina dans une des fenêtres. Jeanne sauta à travers. Elle tomba dans une immense forêt de racines et de ronces. Dans sa chute, elle parvint à s'accrocher à une branche. Elle se sentit oppressée dans cette forêt. Une porte blanche jaillit à l'autre bout d'où Jeanne se trouvait. Alors elle escalada ces racines noires. Épuisée, elle arriva à la porte. Elle se trouva dans les ruines, des vestiges. Elle arpentait ces pierres, pensive, avec l'impression d'être déjà venue. Elle franchit la porte qui apparut et atterrit dans l'eau. Elle était glacée et le froid était insupportable. Elle gravit le glacier devant elle et le traversa. Une porte blanche apparut dans l'eau et Jeanne plongea à l'intérieur. La porte donnait sur des escaliers entrecroisés dans chacun d'entre eux. Elle commença à marcher. Mais, l'architecture de cet endroit lui faisait défaut. Plusieurs heures plus tard, elle s'approcha de la porte et la traversa. Elle arriva sur de nouvelles falaises mais le froid était glacial, encore plus que lorsqu'elle était dans l'eau. Elle gravit le contour de la falaise, calmement pour aboutir à une nouvelle porte. Elle bondit à l'intérieur et se trouva dans une grande maison couverte de baies vitrées. A travers, elle vit une jungle luxuriante et colorée. Elle franchit un couloir qui donnait sur un paradis naturel. Elle passa une porte éclatante. Elle se transporta sur un balcon où le vent était chaud et intense. Un arbre se courbait sous la puissance du vent. Elle courut jusqu'à la fin du salon où se trouvait une nouvelle porte. Un lac. C'est ce qu'elle vit en premier. Elle se retourna et vit des immenses fleurs surplombant cette eau d'un bleu aussi clair que le ciel. Elle arracha une fleur blanche qu'elle trouvait magnifique. Jeanne chercha une porte mais n'en trouva aucune. Elle contempla son propre reflet, comme Narcisse avant elle. Elle sursauta quand elle vit au fond du lac, sa boutique... Elle se jeta à l'eau. Quand elle rouvrit les yeux, elle se trouvait dans sa boutique dans son fauteuil Art déco rouge. Elle regarda l'horloge. Il était toujours 18h. Ce n'était qu'un rêve. Mais dans sa main se trouvait une fleur blanche et lumineuse.

 

Au mur, quelques dessins à la pierre noire

Meurtre imaginaire - Charlotte (15 ans)

- Et là, le mari entre, il voit la blonde le regard perdu dans le vide, accrochée au téléphone et il l'entend dire "Oh Jeff, je t'aime aussi mais..."

- Mais ?

- Et bien, il est fou de rage, il comprend qu'elle le trompe. Il attrappe dison la lampe et là, il l'assomme.

- Et c'est pour ça qu'il y a du sang sur la lampe et sur le téléphone...

- Et c'est pour ça qu'il y a du sang et sur la lampe et sur le téléphone.

- Oui mais comment on sait que c'est la blonde qui a été tuée ? Pourquoi pas le mari ? Imagine, le mari milliardaire, il se balade dans une galerie d'art. Lui ce qu'il aime c'est le noir & blanc, elle, la couleur. ils se rencontrent. Elle comprend qu'il est riche, se marie avec lui, pense pouvoir le supporter jusqu'à sa mort. Mais son côté alcoolique exaspère la blonde. Elle déteste ses dessins à la pierre noire, il déteste sa déco colorée. Ils se disputent, la blonde veut l'héritage au plus vite, elle attrape le combiné, lui file 3 grands coups sur la tête et il tombe raide mort...

- Ah ouais... mais comment tu expliques que...

- oh c'est pas bientôt fini ce bazar ? Un cri sort de la cuisine. Les deux livreurs se tournent vers l'homme.

- Pardon monsieur, on demandait juste pourquoi la lampe et le téléphone étaient tâchés de sang. On s'est dit que peut-être c'était un meurtre et que...

L'homme éclate de rire. 

- Oui je vous ai entendus. Mais c'est pas du tout ça qu'il s'est passé et si vous m'aidez à décharger ce canapé, je vous expliquerai.

Et c'est ainsi que 2 livreurs du dimanche apprirent comment le gentil monsieur de la rue Verdier avait tué sa femme.

Vernissage, la veille


La fin signifie recommencer - Keryan (13 ans)
 

Sur une île montagneuse, quand on s'approchait du bord, on voyait la mer à perte de vue, tantôt bleu profond, tantôt vert turquoise. Le blanc des remous, le blanc de la mousse, formée par le choc contre la falaise, les ailerons pointant ici où là, les immenses jets d'eau créés par les baleines. Ses parents partaient à la découverte du monde pour immortaliser chaque endroit. C'était le tableau rêvé, ces couleurs, cette vie méritait qu'ils en fassent une image. Quand ses parents s'approchèrent avec l'appareil, la terre trembla et le seul endroit de l'île, le seul endroit qui paraissait solide, peut-être fragilisé par le poids de ces 2 corps, tomba et les parents sombrèrent dans les flots. Petit puis plus grand, il s'intéressa à ce que ses parents faisaient puis il voulu les imiter avec son nouvel appareil photo. Il prit, prit en photo chaque chose mais il s'en lassa. Il avait un ami peintre qui lui donna envie de l'imiter. Il fut très fier de sa peinture mais n'arrivait pas à peindre autre chose et il se lassa encore. Un jour, il se baladait sur l'île quand il vit une pierre noire et il se rappela l'antiquité où elle servait pour dessiner. Il la prit, sortit une feuille dans son sac et dessina la première chose qu'il vit : un arbre. Il joua avec la lumière, appuyant avec une certaine force pour un certain noir. Et ça lui plut, il sut qu'il avait trouvé sa voie. Quand il découvrit le désastre, il se déchaîna, mit toute sa tristesse, sa colère sur une feuille. ça ne ressemblait à rien, il s'en fichait, il voulait juste dessiner, dessiner. Et ainsi, commença sa carrière, chaque feuille remplie était pour ses parents, en leur mémoire.

 

1ère lecture "in situ"

Sans titre - Paquita

C'était la nuit, au printemps, je rentrais d'un concert tardif et j'avançais repu de musique, avenue Verdier à Montrouge. Tout était calme, la rue s'était entièrement vidée, j'étais absolument et délicieusement seul. Quand soudain, mon œil fut attiré par un point lumineux. La porte d'une vitrine éclairée était restée ouverte. Sans doute un oubli du propriétaire. Sans autre intention qu'une vague curiosité et l'instinct du moment, j'entrai. A l'intérieur, un vent léger circulait entre les meubles exposés, les matières, bois, verre, céramique, cuivre, tissu. Le faible éclairage d'un luminaire en forme de lys, enrobait les teintes d'un voile onirique, un peu comme au cinéma où mon œil, caméra silencieuse, filmerait au plus près la respiration des lieux. Au mur, des dessins, une série en noir & blanc représentait des lieux pleins de vide, s'animant d'une vie propre pour s'extraire du papier, à la force contraire des ombres gagnées par la lumière... J'étais là, absent et présent, captif de l'intemporel.


Lecture avec écoute recueillie

Le musée - Quentin (13 ans)

Je rentrai à la maison. il était 8h du matin. ma femme était déjà réveillée alors je lui ai dit que j'avais obtenu un poste de gardien de nuit dans un musée. Je lui avais gardé la surprise. Et je lui ai raconté ma première nuit. Je vadrouillais tranquillement avec ma lampe torche. Et soudainement, une musique s'activa. Une musique douce des années 50. Malgré tout, je suis parti voir qui avait enclenché cette musique. Mais il n'y avait personne. Il n'y avait pas une mouche. Et alors, des lumières s'activaient et des tableaux prirent vie. C'était une atmosphère à la fois douce et inquiétante. Mais si apaisante. la musique passa au classique. Et je me suis endormi. Et ce fut la fin de cette nuit. Ma femme demanda alors quel était le nom du musée. je lui dit que c'était le "Artistical Muséeum". Mais elle me dit que ce n'était pas possible, car ce musée avait été bombardé pendant la seconde guerre mondiale. Et alors, tout disparu autour de moi. Il n'y avait que du blanc. A perte de vue. Une musique se fit de nouveau entendre par mes oreilles et avant que je puisse comprendre quoi que ce soit, le blanc se changea en noir. Et je n'ai plus rien vu par la suite.

Échanges entre artistes

 

Lumière défaillante - Térence (13 ans)

Alors que la boutique "intemporelle" fermait et que la nuit remplaçait les dernières lumières du jour, le mobilier ainsi que les œuvres de pierre noire étaient plongées dans l'obscurité. Seule restait une lumière défaillante qui clignotait face au mur rouge, laissant apparaître puis disparaître comme un éclat de lumière, cette partie de la boutique et rendant ses œuvres sombres et lumineuses encore plus contrastées. Depuis la rue, plongée dans une nuit claire, l'on pouvait apercevoir tantôt et de manière irrégulière, l'intérieur terriblement éclairé et tantôt une simple boutique, elle aussi plongée dans cette nuit claire. Puis, au contraire du reste de cet espace, l'ampoule soumise au temps finit, à force de passer par deux états différents, par cesser complètement de fonctionner, laissant la boutique aux mains de la nuit, jusqu'au lendemain.


Merci Joseph de nous avoir accueillis !



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